2. Filip Rogiers
En tant que journaliste pour De Morgen, Knack et De Standaard, j’ai réalisé des reportages sociaux pendant de longues années. J’aime le terrain, je deviens impatient si je reste trop longtemps derrière un bureau, j’ai besoin du contact avec les gens. Pour écouter les préoccupations, entendre ce qui les motive, à quel avenir ils aspirent.
Depuis l’année dernière, j’ai troqué mon journal pour la salle de classe. Je suis devenu enseignant, un métier pas moins social et nécessaire. Surtout à Bruxelles, cette belle ville, si contrastée et si jeune. Cet engagement était donc inscrit dans mes gènes depuis toujours. En tant que journaliste, j’ai vu à quel point la démocratie et la société sont à la fois belles et fragiles. Je suis issu d’une famille nombreuse qu’on qualifierait aujourd’hui de précaire : mon père était le seul à travailler, mes frères, mes sœurs et moi n'avons pu faire des études que grâce aux allocations familiales et autres avantages de l'État social que les socialistes ont contribué à construire.
Cette ville, ce pays et l’Europe ont à nouveau besoin de gens qui construisent, pas qui détruisent. De rêveurs, pas de cyniques. Ces derniers sont malheureusement bien trop nombreux de nos jours. « Tout ce qui a de la valeur est fragile », écrivit le poète Lucebert. Tous ceux qui, à Bruxelles et en Flandre, exercent un métier au contact des gens vous le confirmeront : les enseignants, le personnel soignant, le personnel d’accueil de l’enfance... Trop de prestations sociales sont sous pression, trop d’organisations de la société civiles voient leurs activités réduites. Un enseignement de qualité, des soins de santé abordables, suffisamment de verdure et un air sain : cela ne devrait pas être le privilège de quelques-uns, mais un droit pour tous.
De nos jours, on n’accorde pas assez d’importances aux personnes, aux droits de humains et à la planète. La démocratie n'est jamais acquise, les droits de l'homme doivent être protégés et renforcés chaque jour et il n'y a qu'une seule planète. Ce n'est pas le moment de rester à l'écart, la passivité c’est la mort. Il est minuit moins cinq. J'ai le cœur de gauche et ce cœur saigne de voir ce fascisme moderne à nos portes. Bruxelles a besoin de bâtisseurs, Bruxelles a besoin de forces progressistes sur le plan social et écologique. C'est pourquoi je soutiens pleinement Hannelore Goeman et Vooruit.Brussels.